Thé Philosophique



Une tasse laisse échapper
Les douces volutes de thé
Qui serpentent et réveillent
A la fois odorat et pensée.


Un goût de réflexion se met
A suivre la chaude fumée
Stoïque, supportant le supplice
Imposé par un courant d'air.


La pensée dérive sur l'eau
Finement teintée à l'encre
De Chine, ou bien d'Inde,
Qu'importe, elle ne coule pas.


Allongé, savourant cet instant
Parfumé, voyageur, délicat,
L'épicurien observe les flots
Nonchalants frapper la porcelaine.


Une sirène est condamnée
Pour son chant déroutant,
Elle boit le thé parfumé
A la cigüe, digne fille de Socrate.


Le philosophe déguste
L'eau divine, sans songer
A la saveur du prochain thé,
Seul importe le moment présent.


L'ergo sum ébranle la tasse
Qui répand le breuvage troublé
Sur un plan cartésien oublié,
Offrant une réflexion troublante.


Quel dommage pour ces penseurs
De ne pas avoir savouré cette boisson 
Philosophique allongé sur le divan
D'un boudoir, mais de regrets point.

Caractéristiques : quatrains
Image : www.le-japon.com